TL;DR

La Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA) en un coup d'œil La Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA) […]

Détails

La Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones en un coup d'œil


  • La Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (UNDRIP) a été adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2007 par un vote de 144 États favorables. Le Canada était l'un des quatre pays à avoir voté contre la Déclaration.
  • Il a fallu plusieurs décennies pour créer un instrument des droits de la personne spécifiquement conçu pour protéger les droits des peuples autochtones. De nombreux pays a rejeté l'idée d'être lié par un tel document parce qu'il contenait des dispositions sur le droit à l'autodétermination et le droit de contrôler les ressources naturelles sur les terres traditionnelles.
  • La DNUDPA contient 46 articles affirmant les droits des peuples autochtones, depuis le droit de pratiquer et d'enseigner leur langue et leur culture, jusqu'au droit d'être à l'abri de la violence et de l'assimilation, en passant par le droit d'établir et de contrôler leurs propres systèmes d'éducation et de santé. En bref, il énonce le droit des peuples autochtones à l'autodétermination dans tous les contextes sociaux, culturels, spirituels et économiques.
  • L'article 19 de l'UNDIP stipule que les pays doivent obtenir le consentement libre, préalable et éclairé des peuples autochtones avant mettre en œuvre des mesures législatives ou administratives susceptibles de les affecter.
  • L’article 26 stipule que « Les peuples autochtones ont droit aux terres, territoires et ressources qu’ils possèdent, occupent ou ont traditionnellement utilisés ou acquis. »

Le paysage des droits autochtones au Canada : un aperçu

Si la DNUDPA devait être mise en œuvre, ses articles chevaucheraient de nombreux éléments de politique et de législation existants qui définissent la manière dont les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux doivent interagir avec les communautés et les peuples autochtones. Il ne s’agit pas d’une liste complète de ces lois et politiques, mais cela donnera une idée de la complexité du paysage que l’UNDRIP aurait un impact.

  1. La Constitution canadienne – Article 35 : Institué en 1982, l'article 35 de la Constitution canadienne « reconnaît et affirme les droits ancestraux et issus de traités existants », y compris les accords de revendications territoriales, garantit ces droits de manière égale « aux hommes et aux femmes ». Il précise également que les « peuples autochtones du Canada » comprennent les « Indiens, les Inuits et les Métis ».
  2. La Loi sur les Indiens : Le Loi sur les Indiens décrit qui a droit au « statut d'Indien », comment ce statut est transmis, comment fonctionne le système de réserve et, de manière générale, comment le gouvernement du Canada interagit avec les bandes des Premières Nations. Elle est devenue loi en 1876 et a été modifiée à plusieurs reprises depuis, tout en continuant à être critiquée pour son caractère paternaliste et assimilationniste.
  3. Traités : La plupart des terres du soi-disant Canada sont couvertes par des traités élaborés depuis le XVIIIe siècle pour des raisons économiques ou militaires. Certains traités (mais pas tous) ont cédé des terres à la Couronne en échange de droits de chasse et de pêche sur les terres visées par les traités, de paiements monétaires et d'autres fournitures, conditions qui sont contestées et souvent manquées de respect à ce jour.
  4. Droits autochtones, Reconnaissance, et Cadre de mise en œuvre: En 2018, le gouvernement du Canada a introduit le Cadre des droits, de la reconnaissance et de la mise en œuvre pour restructurer et « renouveler » la base de toutes les interactions entre le gouvernement du Canada et les peuples autochtones. En fin de compte, l’objectif déclaré du cadre est de créer une base pour l’autonomie gouvernementale en dehors du Loi sur les Indiens.

Impressions de la CREMise en œuvre de la DNUDPA au Canada – Les impacts pour les jeunes autochtones

Idéalement, l'inscription de la DNUDPA dans la loi canadienne engagerait le gouvernement du Canada à garantir plus d'espace aux jeunes autochtones pour diriger et s'exprimer sur les questions qui les touchent directement, y compris (mais sans s'y limiter) les conflits fonciers, la réforme de la protection de l'enfance et les projets d'extraction de ressources. . Avec un engagement à véritablement bouleverser la façon dont les systèmes coloniaux canadiens actuels imposent des processus et des lois aux peuples autochtones, il est possible que la DNUDPA soit un moyen pour les jeunes et les aînés autochtones de façonner davantage ce à quoi ressemble l'autodétermination autochtone au Canada, maintenant et dans le futur. avenir.

Parallèlement, de nombreux jeunes et militants ont exprimé leurs inquiétudes quant à l'article 46 de la Déclaration, qui peut être interprété comme sapant l'intention du reste du document en décourageant les actions telles que les protestations ou les manifestations qui perturbent les activités économiques du Canada, comme les blocus, sit-in et moratoires. L’article laisse également non définis des principes tels que « la justice, la démocratie, le respect des droits de l’homme, l’égalité, la non-discrimination, la bonne gouvernance et la bonne foi ».

Considérations clés : souveraineté, juridictions, décolonisation

En fin de compte, la mise en œuvre de la DNUDPA recoupera de nombreuses racines profondément ancrées qui façonnent la relation du gouvernement du Canada avec les nations et les peuples autochtones. À l’heure actuelle, on ne sait pas exactement comment ou si ces racines seront reconfigurées de manière significative, à quoi cela ressemblera ou comment les juridictions fédérales, provinciales et territoriales prendront en compte tout cela.

Au Canada, certains systèmes et services sociaux sont structurés et fournis par les gouvernements provinciaux, comme les soins de santé, la protection de l'enfance et l'éducation. Celles-ci sont considérées comme des considérations locales tandis que des questions plus vastes et de plus grande portée – comme le droit pénal, la défense nationale et les terres et droits autochtones – sont traitées par le gouvernement fédéral. Le respect des droits des Autochtones est considéré comme une responsabilité fédérale, mais les peuples autochtones vivent et accèdent aux services dans chaque province et territoire. La configuration actuelle des responsabilités juridictionnelles signifie que les provinces et le gouvernement fédéral sont souvent en désaccord sur qui devrait payer et être remboursé pour ces services, et comment ils devraient être fournis. Au milieu de tout cela, les besoins, la santé et la sécurité des peuples autochtones ne sont pas au centre de l’attention, alors qu’ils devraient l’être.

Par exemple, le Gouvernement de la Colombie-Britannique a introduit une législation 2019 pour officialiser la DNUDPA dans ses propres lois, à l'échelle provinciale. Aucun plan d’action provincial pour mettre en œuvre ce projet n’a encore été élaboré, et la manière dont la législation fédérale de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones l’affectera – ainsi que les compétences provinciales et territoriales en général – reste un point d’interrogation. Alors que les systèmes de soins de santé et de garde d’enfants laissent déjà de nombreux peuples autochtones dans une zone grise en matière de juridiction, avec souvent des conséquences désastreuses, il sera d’autant plus important de clarifier bien à l’avance l’impact de la DNUDPA sur le contrôle, le financement et l’autonomie des ces systèmes.

La mise en œuvre de l’UNDRIP pourrait également signifier une refonte massive et un transfert du contrôle de ces systèmes, ainsi que des systèmes éducatifs et des processus de règlement des litiges fonciers. Par exemple, les actions de défense des terres en cours sur la côte ouest, où les Wet'suwet'en protègent leur territoire contre la construction d'un pipeline, et sur la côte est, où la Première nation Mi'kmaq de Sipekne'katik protègent leur droit de récolter. le homard, ont été confrontés à différentes formes de violence policière et de colonisation, même si ces nations se contentent d'affirmer et de défendre leurs droits constitutionnels. La DNUDPA s'ajouterait à un corpus croissant de lois et de décisions de justice qui légitiment et décriminalisent ces activités et, plus important encore, en supprimerait complètement la nécessité, car la DNUDPA interdit tout déplacement forcé des peuples autochtones de leurs terres et réaffirme leur droit de contrôler ce qui se passe. se passe sur leurs terres.

Au-delà de cela, les communautés et organisations autochtones (qu’elles soient dans ou hors réserve, rurales ou urbaines, éloignées ou nordiques) auront besoin de ressources (y compris de financement) pour respecter les nouvelles normes. Sans garantir que les processus de mobilisation et de mise en œuvre se déroulent véritablement de manière décolonisée, la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones ne constituera pas un cadre de réconciliation dans lequel les jeunes et les communautés autochtones pourront se considérer et voir leurs besoins reflétés et respectés.

Les processus de mise en œuvre de la DNUDPA doivent être axés et dirigés par la communauté, avec des espaces délibérément créés pour les jeunes, les aînés, les femmes et les personnes bispirituelles et LGBTQ+ afin de diriger et de façonner la façon dont la DNUDPA reconfigure les relations du Canada avec les peuples autochtones.

Regarder vers l'avant

Le gouvernement du Canada a pris des engagements alors qu'il s'apprête à présenter un projet de loi avant la fin de l'année. Alors que la Chambre des communes doit siéger pour les Fêtes le 11 décembre, il reste une petite fenêtre pour terminer ce travail important et complexe. Au cours de la nouvelle année, le projet de loi pourrait être renvoyé à un comité permanent pour examen, et pendant ce temps, les organisations et les individus seront invités à fournir des commentaires qui façonneront davantage le projet de loi.

Début novembre, le CRE a été invité par le ministère de la Justice à participer à un engagement virtuel avec plus de 60 autres jeunes autochtones afin de fournir leurs commentaires pendant la rédaction de la loi. La CRE espère voir et soutenir un engagement substantiel, accessible, significatif et continu afin que les communautés soient habilitées à mettre en œuvre la Déclaration de manière efficace. Au fur et à mesure que ce processus se déroule, la CRE saisira toute opportunité pour garantir que les voix des jeunes autochtones soient au centre de cette conversation. Plus que tout, nous voulons voir les jeunes et les communautés diriger la mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones sur une base de réciprocité et de respect, et en gardant à l’esprit l’impact que les générations futures seront touchées par ce que nous faisons maintenant et par de véritables réformes qui luttent contre le racisme systémique.


Nous continuerons de garder un œil sur toutes les annonces liées à la DNUDPA et de prendre note de la manière dont celles-ci auront un impact sur les jeunes et les communautés autochtones et publierons d'autres éditions de La CRE explique axé sur différents aspects de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.

Pour plus d'informations, pour nous faire part de vos réflexions ou pour suggérer un sujet pour le La CRE explique série, contactez-nous à centre@canadianroots.ca.